Avec les performances qu’il affiche jusqu’à maintenant, le marché des cryptos intéresse de plus en plus d’investisseurs. 

Complètement néophytes sur le sujet, ils arpentent donc le Web à la recherche d’informations. 

Qu’est-ce qu’une crypto ? Comment fonctionne-t-elle ?

Autant de questions qui permettent d’investir en pleine connaissance de cause.

Mais s’il y a bien quelque chose à comprendre dès maintenant, c’est la technologie sur laquelle repose la plupart des crypto-monnaies.

Voici donc un article complet sur la Blockchain : la base de la raison d’être d’une bonne partie des crypto-monnaies en circulation.

La Blockchain : comment c’est apparu ?

Pour beaucoup d’investisseurs, le mot Blockchain peut sembler intimidant et assez abscons. 

Pourtant, il est très important de prendre un moment pour se pencher dessus ! 

La Blockchain est un concept qui n’est pas si récent que ça, puisqu’elle date de 1982. C’est cette année-là que l’informaticien David Chaum commence à en parler le premier. À l'époque, il est si convaincu par son idée qu’il essaye de la concrétiser en fondant une société spécialisée en transactions monétaires anonymes basées sur la cryptographie : Digicash. 

Malheureusement, son idée, bien que brillante et disruptive, ne convainc pas le marché et disparaît en 1988.

À partir de 1991, Scott Scornetta et Stuart Haber développent des études sur les chaînes de blocs et sur la création d’un système transactionnel non falsifiable et impossible à craquer. 

Mais c'est en 2008 que la Blockchain connaît un bond en avant : Satoshi Nakamoto créer le premier réseau monétaire décentralisé.

Elle est si porteuse d’innovation et d’efficacité qu’il y a même de grandes chances qu’elle bouleverse le monde des rapports interpersonnels dans un avenir pas si éloigné.

Qu’est-ce qu’une Blockchain ?

La Blockchain est une technologie qui repose sur l’utilisation d’un réseau pair-à-pair qui n’a pas besoin d’intermédiaire pour fonctionner. 

Plus précisément, une blockchain est un protocole informatique qui permet d’établir un registre des transactions passées. Chaque échange y est consigné et chaque acteur y a accès dans une logique de transparence intégrale. L’objectif d’un tel fonctionnement est de rendre toute la chaîne de blocs infalsifiable, transparente et sécurisée.

À savoir : La Blockchain permet de réaliser des transactions de manière sécurisée sans que les intervenants n’aient besoin de se connaître ou de se faire confiance. Ils n’ont pas non plus besoin d’intermédiaire (comme c’est aujourd’hui le cas dans le monde financier traditionnel avec le système bancaire). Le fonctionnement est basé sur une chaîne de blocs par consensus. C’est-à-dire un processus de validation qui permet de s’assurer de l’exactitude de l’état actuel des données du réseau.

Les informations sont stockées et transmises par l’intermédiaire d’un réseau distribué qui repose sur l’existence d’un grand registre infalsifiable qui ne nécessite l’intervention d’aucun tiers supplémentaire. Les transactions sont effectuées dans une logique pair-à-pair (peer-to-peer) et garanties par ce réseau hautement sécurisé.

Comme vous pouvez le constater, la Blockchain n’est pas directement liée à la finance ou au monde du placement ou de la diversification patrimoniale.

Mais, jusqu’à maintenant, c’est surtout le monde de l’échange de valeur qui y a trouvé l’utilité la plus logique. 

Connaître les 3 différents types de Blockchain

La Blockchain publique

La Blockchain publique ne nécessite aucune autorité centrale. Aucun intermédiaire ne contrôle les écritures d’information sur le registre. Quiconque dispose d’une connexion Internet peut donc consulter librement l’historique des transactions sur le réseau. Bitcoin et Ethereum reposent sur cette technologie. 

La Blockchain privée

La Blockchain privée est exploitée par un réseau fermé. Son propriétaire sélectionne des groupes de décideurs (institutions…) qui vont s’assurer de la validité de l’information partagée. Ici, seuls les décideurs ont accès aux données des transactions. L’exemple le plus connu étant la blockchain Ripple avec son jeton XRP.

La Blockchain à consortium

Une Blockchain à consortium combine le principe des réseaux publics et privés et fonctionne avec différents nœuds d’accès et niveaux d’autorisation. Elle offre donc un moyen plus confidentiel pour échanger de l’information.

l’intérêt de la blockchain à consortium est de pouvoir gérer le réseau à plusieurs selon une logique de niveau « d’habilitation ». 

Dans une telle Blockchain, la transparence interne est assez importante !

Blockchain privée à permission

La Blockchain privée à permission rappelle beaucoup le fonctionnement de la Blockchain à consortium : les informations sont également gardées par un groupe de décideurs.

Fonctionnement de la technologie Blockchain

Vous l’aurez sans doute compris. Si la Blockchain est une technologie par laquelle les données sont enregistrées, Bitcoin ou d’autres crypto-monnaies sont simplement un exemple d’application, une manière de l’appliquer.

Pour comprendre le fonctionnement classique d’une Blockchain, prenons l’exemple du Bitcoin.

Le principe du Bitcoin est de créer un système d’échange monétaire décentralisé. Cela signifie qu’il n’a pas besoin d’intermédiaires pour fonctionner (réseau pair à pair). 

Les informations sont échangées entre ordinateurs sans autorité tierce et s’accordent grâce aux principes du réseau Bitcoin, ou via un énorme registre public (ledger distribué). 

L’information est ainsi stockée et transmise à un réseau anonyme impossible à falsifier. Les échanges sont enregistrés de manière 100 % transparente et sécurisée. Les données du réseau sont mises à jour en continu sans risque de contrefaçon.

Le fonctionnement d’une blockchain se base sur un protocole de consensus. Son objectif est de veiller à synchroniser les copies du registre pour conserver des transactions fiables et en accord avec les règles du protocole. Dans le monde des cryptos, on peut compter d’innombrables protocoles différents : le Proof of Work (BTC), le Proof of Stake (ETH) ou encore le Proof of History (SOL) etc. 

À savoir : Chaque ordinateur qui possède une copie du réseau Blockchain est appelé un « nœud ».

Transaction : comment ça fonctionne ? 

Le protocole de transaction d’une Blockchain fonctionne de la même manière qu’une transaction bancaire classique : on retrouve un montant à envoyer, l’identité des opérateurs (acheteur/vendeur) et la signature de celui qui envoie (cryptage et authentification de l’envoi). 

Quand un vendeur et un acheteur échangent de la valeur, la transaction est assurée par l’ensemble des nœuds du réseau qui vérifient la validité de l’opération.

Parmi ces « nœuds », on retrouve des validateurs dont le rôle est de vérifier les blocs. 

Pour le Bitcoin, la validation se fait par le biais du « Proof-of-Work » (preuve de travail) qui consiste - pour les mineurs - à offrir une puissance de calcul au réseau et à résoudre des problèmes algorithmiques complexes (tests de fonction de hash). Les efforts de calcul consentis sont récompensés par la création de nouvelles unités.

C’est grâce à ce système que Bitcoin peut se passer d’un intermédiaire (autorité centrale) pour fonctionner.

À savoir : Dans un réseau Blockchain de la taille de Bitcoin, une très grande quantité de transactions a lieu simultanément. Pour plus de facilité, elles sont donc rassemblées dans un seul bloc (en moyenne 1 bloc pour 10 minutes de transactions). 

3 cas d’usage de la Blockchain

En l’état technologique actuel de la blockchain, il est possible de distinguer entre 3 cas d’usage différents.

Le transfert d’actifs

C’est l’utilisation la plus commune de la Blockchain. Ici, il est question d’échange de valeur et de transactions. 

Les propriétaires de tokens peuvent acheter ou vendre des biens. Ils peuvent stocker de la valeur et/ou investir.

L’ancrage de la donnée

La Blockchain peut être utilisée pour s’assurer de la validité d’une information ou d’une donnée. Ainsi, il est possible de tracer des produits ou des actifs avec une meilleure précision (par le biais des fonctions de hash). Avec la démocratisation et l’institutionnalisation d’une telle utilisation, il y a des chances que le métier de notaire devienne complètement caduc. 

Les Smart Contracts

Les Smart Contracts sont des algorithmes qui permettent d’automatiser des transactions ou des processus (si certaines conditions sont remplies). 

Comment ça fonctionne ? Il est par exemple possible d’utiliser un smart contract pour donner un droit d’accès à une entité spécifique si elle répond à des critères définis.

La Blockchain : un intérêt seulement pour la finance ?

La nature de la blockchain en fait un excellent outil pour l’échange de valeur. Mais également pour la gestion de registres, et donc pour l’administration.

La Blockchain et la santé

La Blockchain peut permettre de stocker des dossiers médicaux. Dans le secteur médical, la protection et la gestion des données de la patientèle est un enjeu absolument crucial.

L’intérêt d’un tel type de stockage est de garantir l’authenticité des documents pour éviter au maximum les erreurs : une couche de protection supplémentaire dans le cadre de la prise en charge du patient.

Attention : les professionnels devront prendre des précautions additionnelles dans la saisie des informations patient ! Rappelons qu’une information consignée est immuable !

Chaînes logistiques

Aujourd’hui, un fournisseur est astreint à de nombreuses règles de qualité (internes et réglementaires). Les enjeux liés à la traçabilité des matières premières et produits achetés sont donc très importants. 

C’est là que l’utilisation de la Blockchain prend tout son sens !

Elle peut en effet être utilisée par les fournisseurs pour enregistrer leur origine dans une logique de transparence totale. Il est aussi possible de vérifier plus facilement l’authenticité de certains produits et labels. 

Registre des biens

Beaucoup de personnes se demandent pourquoi nous avons encore besoin de notaires. 

En effet, la Blockchain permet d’enregistrer un acte de propriété en toute sécurité, sans risque de falsification. 

Dans un tel contexte d’utilisation, les acheteurs et vendeurs peuvent échanger des biens sans besoin d’intermédiaire. Imaginez un monde où vous achetez votre bien immobilier sans avoir besoin de payer vos frais de notaire… Le rêve, non ?

La blockchain : un game changer ?

L’état actuel de la technologie de la blockchain permet d’échanger de l’information avec 5 avantages exceptionnelles : 

1. Accessibilité
2. Confidentialité
3. Précision des informations
4. Transparence
5. Faiblesse voire absence de coûts des transactions (absence d’intermédiaire)

Avec de tels avantages, il paraît donc curieux que la Blockchain n’en soit qu’au niveau de démocratisation que l’on connaît aujourd’hui (encore trop circonscrit au monde des cryptos).

Mais nous avons bon espoir que les choses changent dans un futur assez proche ! 😉

Nathan D’ERCOLE, rédacteur chez Ambro