Encouragés par les tendances haussières particulièrement dynamiques des marchés cryptos, de plus en plus d’épargnants débutants décident d’investir dans ce type d’actif financier… 

D’ailleurs, le sentiment positif à long terme se propage : les institutions financières traditionnelles du monde entier - comme BlackRock - commencent petit à petit à les adopter et incitent à leur distribution massive.

Résultat : les comptes cryptos fleurissent - que ce soit sur les plateformes d’exchange ou en dehors - et leurs propriétaires se lancent naturellement à la recherche de trucs et astuces pour gérer leur portefeuille dans les règles de l’art. 

La diversification du patrimoine : le B-a.ba de la gestion

Certains épargnants sont si enthousiastes à l’idée d’investir en cryptos qu’ils en viennent à vouloir exposer une très large majorité de leur patrimoine à ce type d’actifs (supérieur à 60 %). 

Bien que ce marché soit totalement cohérent pour ceux qui cherchent à dynamiser leur épargne financière, nous pensons qu’une telle décision est en fait assez dangereuse. 

Pourquoi ? 

1. Pour investir sereinement, un épargnant a toujours besoin de diversifier la totalité de son patrimoine et de disposer d’une première partie garantie en capital et disponible à tout moment : on l’appelle l’épargne de précaution. Elle correspond à peu près à 6 mois de dépenses contraintes (loyer, électricité, alimentation…). Pour les personnes qui ont leurs charges en euros, il est préférable que cette épargne soit également libellée en euros, sur des placements 100 % sécurisés (livrets bancaires…)
2. Les cryptos sont un marché très volatil (les cours bougent avec violence, à la hausse comme à la baisse). Si vous entrez au mauvais moment, vous pouvez rester bloqué longtemps ou bien, pire, perdre le sommeil, paniquer, vendre aux pires moments et perdre des sommes d’argent considérables. 
3. Les cryptos sont des actifs risqués. À ce titre, il paraît imprudent, même pour un épargnant très tolérant au risque, d’investir l’ensemble de son patrimoine en cryptomonnaies. Une bonne gestion de patrimoine devrait vous permettre de vous exposer à d’autres actifs financiers comme les actions ou les obligations. 

Si l’on se dit que la diversification patrimoniale est fondamentale, il est possible d’extrapoler en se disant également qu’un portefeuille crypto bien géré est forcément lui-même diversifié (c’est-à-dire composé de plusieurs lignes différentes).

Nous allons voir que les choses sont en fait beaucoup plus compliquées. 

La diversification de portefeuille et le nombre de cryptos : comment ça marche ?

« Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. » 

Cette maxime pleine de bon sens s’applique aussi bien dans le domaine des finances personnelles que dans la vie quotidienne.

Il paraît donc parfaitement raisonnable de se dire que lors de la construction de votre portefeuille, vous cherchez à piloter la « pondération » ou le « poids » relatif de vos actifs en fonction de la valeur totale de votre portefeuille. 

Si vous souhaitez investir 10 000 € et que la crypto Solana (SOL) représente 10 % de votre portefeuille, vous aurez donc 1 000 € investis dans cette crypto-monnaie. 

L’idée sous-jacente est de permettre au portefeuille d’être « plus résilient » en cas de problème particulier sur un actif (ici le projet Solana) et donc de pouvoir se remettre plus facilement en cas de coups durs. 

Le saviez-vous ? Si vous investissez dans une seule crypto qui perd 90 % de sa valeur, vous devrez réaliser une performance de x10 pour retrouver votre mise. Autant dire qu’un portefeuille qui perd autant de valeur a de très grandes chances de ne jamais revenir à son niveau initial. Pour éviter ce genre de situation, la diversification peut être une option. 

La diversification du portefeuille crypto ne doit pas être un prétexte pour acheter n’importe quoi

En diversifiant votre portefeuille, la théorie financière indique que vous réduisez le risque non-systémique de votre portefeuille (risques individuels propres à chaque actif).

Par défaut beaucoup d’épargnants se disent donc que le plus important n’est pas forcément de bien évaluer les actifs à intégrer au portefeuille, mais plutôt d’ajouter un maximum de lignes…

Or, la diversification ne doit pas être utilisée comme prétexte pour ne pas faire ses « due diligences » et investir n’importe comment dans n’importe quoi.

Bien diversifier, c’est avant tout choisir des projets qui ont du sens et dont le profil de risque colle avec vos attentes. 

Existe-t-il un nombre de cryptos optimal pour son portefeuille ?

Dans le monde de la gestion d’actifs traditionnels (actions), on considère qu’un portefeuille boursier doit au moins être composé d’une quinzaine de lignes. 

S’il n’est pas possible d’évacuer le risque dit « systémique » (le risque auquel l’ensemble des actifs s’exposent, comme la situation macroéconomique, les taux d’intérêt directeurs…), la diversification permet au moins de limiter l’impact du risque « idiosyncratique » d’une action. 

C’est-à-dire le risque qui lui est propre (risque de gouvernance, risque opérationnel…). 

Il pourrait donc être tentant de concevoir à peu près la même chose pour les cryptos. 

Mais disons le sans détours : dans le monde de la gestion de portefeuille crypto, la diversification n’est pas forcément gage de protection. 

En effet, le marché des cryptos est encore relativement jeune et petit. Le Bitcoin (et a minima l’Ethereum) reste donc largement l’actif « directeur » qui conditionne encore la valorisation des autres cryptos. 

Certains spécialistes des cryptos ont donc une position assez tranchée : la diversification de portefeuille peut amener beaucoup de bénéfices. Mais il est vain de penser que multiplier les lignes de son portefeuille cryptos peut automatiquement faire véritablement baisser son risque. Si vous sélectionnez toute une série de projets relativement risqués et/ou incohérents, un portefeuille de 15 mauvaises cryptomonnaies peut se révéler beaucoup plus risqué qu’un portefeuille bitcoin « pur ». 

Combien de crypto avoir dans son portefeuille en cryptos : une question vraiment pertinente ?

Chez Ambro, nous pensons à ce jour qu’un portefeuille 50 % Bitcoin et 50 % Ethereum est probablement le style de portefeuille crypto le plus « prudent » qu’il est possible de constituer. Il est pourtant composé de 2 actifs seulement, et peut conduire à l’idée qu’il existe un « manque » de diversification. Nous pensons au contraire qu’au vu de la solidité éprouvée de ces deux modèles, il s’agit d’un style de portefeuille relativement « sécurisé »

Notre portefeuille Dynamique, lui, est - à ce jour - composé de 10 actifs différents. S’il dispose à notre avis d’un potentiel d’appréciation plus conséquent que le premier, cela n’est pas sans risque supplémentaire. Certains des projets, bien que fortement prometteurs sur le papier (comme Arbitrum), ont encore besoin de faire leurs preuves. Ce n’est donc pas parce que nous sommes très positifs sur Arbitrum que nous avons développé le même niveau de confiance à son égard qu’à l’encontre d’un Bitcoin !

Cette situation est-elle susceptible de changer à l’avenir ? Il y a de grandes chances que oui ! En attendant, nous affirmons ici qu’il n’est pas nécessaire de bien diversifier un portefeuille crypto pour qu’il soit cohérent. Simplement de sélectionner le ou les projets dont le profil de risque vous convient le mieux. 

Remarque : De nombreux puristes considèrent même que le portefeuille crypto avec le meilleur profil rendement/risque serait une exposition totale (100 %) au Bitcoin (BTC). Certes nous ne sommes pas d’accord avec ce point de vue. Mais cet exemple permet de vous montrer que définitivement - pour ce qui est du marché cryptos - le nombre de lignes en portefeuille doit probablement être une préoccupation secondaire. 

Trucs et Astuces pour savoir combien de cryptos avoir dans son portefeuille 

Comme expliqué ci-dessus, au vu de la situation du marché des crypto-actifs, l’important pour gérer un portefeuille cryptos ce n’est pas le nombre d’actifs en portefeuille. 

C’est… 

1. La pertinence des actifs sélectionnés (qualité du projet, véritable apport technologique…) 
2. Leur adéquation risque/rendement avec votre profil investisseur. Si vous n’aimez pas la volatilité, n’allez pas chercher des projets compliqués ou qui n’ont pas encore réussi à prouver leur solidité. Même s’ils sont extrêmement prometteurs.
3. La détermination d’un horizon d’investissement cohérent par rapport aux objectifs identifiés. Nous pensons qu’un investissement en cryptos nécessite un horizon au moins supérieur à 3 ou 4 ans.

Après avoir travaillé ces 3 points-là, vous arriverez à déterminer quels sont les actifs que vous pouvez acheter, ceux qu’il vaudrait mieux mettre de côté, ainsi que le nombre de lignes qui vous correspond. 

Chez Ambro, nous savons que ce travail peut parfois se révéler fastidieux et stressant. C’est pourquoi, en tant que PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) enregistré auprès de l’AMF, nous vous proposons de vous accompagner dans la détermination de votre profil investisseur et vous permettons d’investir dans des Paniers Crypto régulièrement mis à jour (rebalancing…). L’objectif est le suivant : que vous déléguiez le besoin de réflexion de la gestion de votre portefeuille à une équipe de spécialistes des cryptos !

Nathan D’ERCOLE, rédacteur chez Ambro